IMG 6900 Avec accentuation Bruit Modifier 3

De la vie citadine à la Vanlife : Le début de l’aménagement (2/3)

Avant de plonger dans cette lecture, assurez-vous d’avoir parcouru l’article précédent. Il s’agit d’une histoire divisée en plusieurs parties.

1. L’achat du fourgon à aménager

Le 11 novembre 2020, je me rends dans un garage pour voir un Fiat Ducato que j’ai repéré sur Internet, en vue de me lancer dans son aménagement.

La trouvaille du véhicule idéal

Le vendeur ne m’inspire pas confiance. Les mecs me sur-vendent le véhicule, ça sent le coup fourré. La négociation est très difficile. Même impossible. Je l’ai pour 7000€, ce qui est le prix annoncé.

IMG 7129 Grande
Le fourgon stationné au garage revendeur, lors de ma première visite

Le véhicule a deux places à l’avant, c’est l’idéal pour passer de l’avant à l’arrière sans difficulté et pour pivoter les sièges. Le plus, c’est que le siège conducteur est sur embase pneumatique, comme dans les camions. La conduite est plus confortable avec tous les chocs qui sont absorbés par le siège. C’est très apprécié par ceux qui ont des soucis de dos. Ce n’est pas mon cas, mais c’est sympa quand même. C’est précisément la configuration que je cherche. Et franchement, c’est ce qui fait pencher la balance. Je me raccroche aux petits détails qui me disent “il est fait pour toi, prends-le !”.

IMG 7128 Grande

En attendant l’achat

Pendant que j’attends de pouvoir le récupérer, je me mets à la recherche d’un endroit où je peux le garer en toute sécurité. Je poste des annonces dans des groupes Facebook d’habitats légers et alternatifs, je précise que je cherche un lieu sécurisé et que je vais beaucoup bricoler et tout filmer. Impossible d’imaginer faire ça sur le trottoir devant chez moi en pleine ville.

Une personne me contacte, on va l’appeler Catherine. Elle vient d’acquérir un terrain immense, une ancienne ferme, elle va tout retaper, il y a de la place pour moi et en échange je lui file des coups de main. On se fixe un RDV pour discuter. Elle est un peu speed (beaucoup même), mais elle est sympa et l’endroit est vraiment pratique. Malgré quelques appréhensions, étant dans l’urgence, on se met d’accord. J’ai surtout besoin d’espace et de calme pour travailler, et j’ai une trouille monstre de me faire piquer le véhicule.

Le jour J

5 jours plus tard, je reçois mes plaques de la DIV (en Belgique, on change de plaque à chaque fois qu’on change de véhicule, et l’ancienne plaque est radiée). Le matin, j’allume ma caméra, et je filme mon tout premier plan vidéo de la chaîne YouTube :

 Nous sommes le lundi 16 novembre 2020, tout à l’heure je vais aller chercher ma camionnette (…) 

Je ne suis pas du tout confiant. Je crois que je ne réalise pas ce qui m’arrive, je suis à la fois super enthousiaste et très anxieux.

Deux heures plus tard, Léo me rejoint chez moi pour aller chercher le camion. Il conduira ma voiture au retour, et je serai au volant de mon nouveau bolide rouge tomate. Ayant l’expérience de conduire des véhicules plus imposants pour les tournées de théâtre, je ne ressens aucune appréhension.

🙈 J’ai un peu honte quand je revois cette vidéo, mais c’est comme ça. Il faut bien commencer quelque part 🫠

2. Les premières étapes de l’aménagement

Le fourgon est stationné à seulement 25 minutes de chez moi. Vivre à Bruxelles et pouvoir aménager son véhicule si proche de la capitale, c’est quand même génial. Trop impatient, le lendemain, je fonce au camion. Avoir un nouveau véhicule, ça fait un effet fou, on a juste envie de rouler avec, sans but précis. L’objectif, c’est juste de profiter.

Une fois sur place, je commence à démonter tout ce que je peux, à l’affût de quelconque défaut que l’on m’aurait caché à la vente, mais je ne trouve rien. Je fais mes premières photos et vidéos. Je commence à me projeter, à sentir l’espace, je rêvasse beaucoup.

J’ai tendance à rester planté là, dans le fourgon, à regarder chaque recoin, en me mangeant les joues et les lèvres d’anxiété, à me demander comment et ce que je vais faire. Réfléchir et caller sera mon activité principale de tout cet aménagement. J’aime me poser et juste penser. C’est confortable. Peut-être un trait de mon côté monomaniaque.

IMG 6792 Avec accentuation Bruit Grande
Le fourgon après avoir enlevé toutes les parois intérieures

La transition vers la vie en van

Parallèlement, je continue à vider mon appartement, triant chaque objet, vendant ce qui m’est inutile et faisant des listes méticuleuses de mes finances. Cette tâche s’avère libératrice, me permettant de me sentir plus léger, à la fois physiquement et mentalement. Je vous conseille de faire cet exercice, vous verrez par vous-même à quel point ça peut être bénéfique.

C’est magique aussi de voir à quel point les affaires d’une seule personne peuvent se disperser entre les mains de tant de gens différents.

JUL00182 Grande
Ma chambre après m’être débarrassé du plus gros

L’importance des objectifs

À cet instant, nous sommes toujours dans cette période particulière qu’est le confinement. Pour certains, le travail est toujours au ralenti. C’est mon cas. Alors j’en profite pour me consacrer à mon projet personnel, qui me tient à cœur. Je réalise combien il est essentiel d’avoir des objectifs variés dans la vie, qui nous stimulent et nous font avancer. Je découvre aussi que je suis un passionné, qui ne peut pas se contenter de faire des tâches routinières pour gagner sa vie. J’ai besoin de sens, de challenge, de satisfaction. Ceux qui me connaissent le savent bien.

Je me sens plus vivant que jamais, motivé, enthousiaste. Bien sûr, l’anxiété n’est jamais loin. Ce projet est ambitieux, je le sais. Mon rêve du moment : Clôturer le chapitre d’aménagement et avoir mon fourgon terminé pour partir à l’aventure. Mais le chemin va être long…

IMG 7268 Grande
Le fourgon après avoir enlevé le plancher

Les nuits blanches à regarder YouTube se succèdent. Je fouille tout l’Internet pour m’inspirer, connaître toutes les astuces et les possibilités d’aménagement. Mes plans 3D prennent forme, je me projette, je rêve. La réflexion prend le pas sur l’action. C’est mon côté procrastinateur.

3. Premier départ pour l’Ariège

Bon, il y a bien un moment où il faut s’y mettre. Démontage de tous les bois, les parois, rebouchage des trous, nettoyage, dégraissage, anti-rouille, petits électroniques (auto-radio, caméra de recul, …) et, assez vite, je repars en Ariège chez ma mère pour y passer l’hiver et travailler sur l’aménagement au calme, sous le hangar. C’est plus confortable pour moi.

DJI 0004 2 edited Grande
Le fourgon en Ariège, avec les panneaux solaires et les lanterneaux

Une fois sur place, j’y installe les panneaux solaires, les 2 lanterneaux, la fenêtre, et je fais la première couche de liège projeté. L’hiver complique le séchage, nécessitant même l’utilisation d’un radiateur au gaz. Bien que ce ne soit pas idéal en termes de consommation d’énergie, c’est indispensable pour éviter les moisissures.

IMG 7396 Grande
La première couche de liège projeté en train de sécher avec un chauffage au gaz en plein hiver

4. Le retour en Belgique, pour travailler

Après quelques mois en Ariège, le retour à la réalité s’avère très difficile. Je n’ai aucune envie de rentrer à Bruxelles et de reprendre le travail, je suis complètement déconnecté. Mais les salles rouvrent progressivement et les spectacles reprennent.

Mes collègues sont impatients de travailler. Ils en veulent au gouvernement pour toutes les restrictions. Je peux les comprendre. Ils ne parlent que de ça, c’est une obsession. Je me sens tellement en décalage avec leur réalité. Je pars au travail avec une boule au ventre, redoutant les discussions enflammées sur l’actualité. Progressivement, je me mets à l’écart. Je pense qu’ils comprennent, ils ont cette espèce de bienveillance presque inconditionnelle envers moi.

Mais il faut aussi gagner un peu d’argent avant de partir pour la grande aventure. Je prends sur moi. En parallèle, dès que possible, je retourne sur le terrain de Catherine pour travailler sur le fourgon et filmer, tout en faisant du montage à la maison. J’ai une énergie folle pour avancer.

Ça progresse…

Avant de pouvoir aller plus loin, je dois terminer l’isolation au liège projeté. C’est parti pour 3 couches supplémentaires. Le fourgon prend de l’allure. Le sol et le lambris au plafond avec la lumière donnent du cachet. Ça fait grave plaisir à voir, et je ne me lasse pas de regarder la lumière s’allumer et s’éteindre en appuyant sur les interrupteurs.

Les complications humaines

La cohabitation avec Catherine n’est pas facile au hangar. Je la sens très dispersée, hyper active, et c’est difficile pour moi de lui faire confiance. Cela me crée de la frustration car je ne ressens pas de connexion.

Je me raconte qu’elle cherche surtout le contact pour se déverser, et non pour réellement créer du lien. Cette situation me met mal à l’aise, ça m’oppresse. Je me faufile comme une petite souris pour aller travailler sur le fourgon, discrètement. Je n’ose pas exprimer mes limites, et puis je dépends de cet endroit donc je fais plutôt profil bas. 

Heureusement, il y a des ouvriers qui retapent la maison. On travaille côte à côte, et ils viennent parfois voir comment ça avance. Ils me donnent des conseils de pro et me prêtent des outils. Je me sens épaulé et moins seul au monde, c’est cool.

5. Changement de lieu d’aménagement

Après avoir construit mon lit, le premier meuble, et entamé la toilette, je ressens le besoin urgent de quitter le hangar de Catherine, qui ne correspond pas à mes besoins en termes d’environnement de travail. Je refais des annonces en insistant sur mes critères recherchés pour travailler dans de bonnes conditions. C’est important d’être dans un environnement de travail qui me convient, afin d’avancer sereinement sur mes projets.
Je propose de rendre des services manuels en échange du stationnement, plutôt que de payer un loyer. Plusieurs personnes me répondent, je suis attiré par l’offre de Damien, qui vit dans un bungalow dans le jardin de sa mère, à la campagne. À notre rencontre, le courant passe bien. Je me projette déjà là, le fourgon posé dans l’herbe, entouré de belles personnes, un grand jardin pour Vénus entouré d’autres animaux.

Présentation de Vénus

JUL00200 Grande
Vénus qui pose en mode Selfie

Ah oui, je ne vous en ai pas encore parlé ici. Je vous présente Vénus. C’est mon chat, mon compagnon, mon univers. C’est indiscutablement le plus beau chat du monde. Je l’ai adopté juste avant de me lancer dans le projet. Si j’avais su que j’allais partir vivre en van, je ne sais pas si je l’aurais fait. Maintenant qu’il est là, je suis motivé pour voyager avec lui. Et puis, il y a plein de gens qui voyagent en van avec un chat! Je vous invite à aller voir les comptes de Call of Senja, alias Camille et Nicolas, nomades vivant en Camping-Car avec leur chien Loki et leur chat Senja. Vous pouvez également suivre les aventures de Léa qui partage ses aventures en van avec son chat Mimi.

© Les 5 photos ci-dessus sont de la propriété de CallofSenja
Je suis tellement fan de leurs photos 🥰

Le départ vers l’inconnu

Je connecte vraiment avec Damien, Benoît (son frère) et Andrée (leur maman). Je me sens bien dans ce jardin et j’avance comme je peux sur mon aménagement. En parallèle, je fais mes derniers contrats, je revends ma voiture et je liquide mon appart.

IMG 0777 Grande
Le fourgon dans le jardin d’Andrée

Au 1er septembre 2021, je rends les clés devenant ainsi sans domicile fixe. Je squatte encore dans le jardin d’Andrée, je revends ma voiture le 16 septembre, et je reprends la route avec le fourgon plein à craquer vers l’Ariège le 19 septembre.

Il me reste tout de même quelques affaires que je pourrai laisser chez ma mère, mais je me suis débarrassé du superflu.

6. Dernière ligne droite de l’aménagement ?

Nous voilà 10 mois après l’achat de mon fourgon. Je suis en Ariège, chez ma mère, avec mon fourgon en cours d’aménagement. Il me reste encore beaucoup de choses à faire, je n’ai plus de travail, plus de contraintes, plus de limites, plus de repères. Je repars entièrement de zéro. C’est le début de ma nouvelle vie.

IMG 0447 Grande
Arrivé en Ariège, le fourgon en cours de déchargement

Dans mon planning initial, là maintenant, je suis censé avoir terminé mon aménagement et partir voyager. Mais je suis loin du compte 🫠. Je vous raconte la suite dans le prochain article.

4 commentaires

  1. Je me retrouve un peu dans ton article 😯
    Les lieux d’aménagement (dans mon cas, devant chez moi, sur la voie public à la vue de tous puis sur un chantier libre soir et weekend, parfois chez des gens), la rupture avec mon ex, le moment où je suis devenu sdf…
    Sauf que je fais pas de vidéo sur youtube 😅 et que j’ai pas fini de bicoler.
    Très belle histoire, ça fait plaisir de découvrir un peu l’envers du décors 🙂

    1. Ahah, oui je vois bien les galères que ça peut-être, et je crois qu’on n’est pas les seuls à vivre ça 😅 Je suis content de voir que tu peux t’identifier à tout ça. Merci pour ton retour, et bon courage à toi pour la suite des bricolages ! 💪

  2. Haha ! Comme Rei et comme Loïc à l’époque de cet article : sdf ! En train de squatter le jardin de mon Pa pour aménager le 🚐
    Vive les vidéos YouTube et Instagram !
    Et merci pour ton témoignage qui donne plein d’espoir et de peps !

    Bon courage Rei 🙏

    1. Merci à toi pour ton commentaire ! 😊 Quand on devient SDF comme ça, on dépend effectivement beaucoup plus des amis et/ou de la famille pour pouvoir continuer nos projets 😅 Mais tout ça en vaut largement la peine !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette lecture t’a plu ?

Si tu as hâte de voir la suite, abonne-toi à ma Newsletter pour être tenu au courant de la sortie de mes prochains articles !

Cette lecture t’a plu ?

Si tu as hâte de voir la suite, abonne-toi à ma Newsletter pour être tenu au courant de la sortie de mes prochains articles !