De la vie citadine à la Vanlife : Mon parcours et mes réflexions (1/3)

1. Rétrospection

Dans cet article inaugural dédié à la Vanlife, je vous invite à remonter avec moi dans le temps jusqu’à mars 2020. Dans mon agenda, j’y retrouve une multitude d’échéances de boulot, de rendez-vous, plus ou moins importants. Instantanément, toutes sortes d’émotions mélangées me remontent à la surface. C’est très étrange, car je me retrouve face à toute une partie de ma vie que j’ai volontairement mis de côté, il y a maintenant 3 ans.

Aujourd’hui, je suis fier de constater le chemin parcouru. Je n’ai pas tracé de plan de carrière conventionnel, ni souscrit à un prêt bancaire sur 25 ans. J’ai réduit le nombre de mes amis et mes interactions sociales, et cela me convient parfaitement.

Si vous n’avez pas encore fait connaissance avec moi, je vous encourage à explorer cette page pour mieux me connaître.

En revenant à l’année 2020, une période où j’ai découvert l’univers de la vie en véhicule aménagé, j’ai réalisé que, quelles que soient les projections que je me fais, la réalité diffère souvent de manière significative.

Tout commence avec une vaisselle…

Lundi 16 mars 2020 : Je fais la vaisselle dans mon petit appartement à Schaerbeek, commune bruxelloise en Belgique. Je vis seul dans ce petit endroit, trop grand pour moi. Je ne sais pas ce qu’il m’a prit de mettre un loyer de 800€ dans quelque chose qui me permet d’y dormir et d’y stocker plein d’affaires dont je n’ai pas réellement besoin. Ma mère, pratiquement mon unique lien familial, vit à 900km de là, en France. C’est peut-être pour ça que je m’intéresse plus à la politique française qu’à la politique belge. A 20 heures ce soir-là, mon Macbook affiche le compte à rebours précédant l’allocution du président Français, quelques minutes avant son fameux « Nous sommes en guerre ». Ce que j’en retiens, c’est que 16h plus tard, la France sera totalement confinée.

Un métier passionnant mais épuisant

En Belgique, les répétitions et représentations de théâtre sont déjà suspendues. « Pas essentielles ». Ça m’a placé en chômage technique. En vrai, ça me soulage. Ca doit faire 2 ans que je suis en burn-out. C’est un peu la maladie du siècle. Les collègues éclairagistes et régisseurs tombent les uns après les autres en arrêt maladie pour les mêmes raisons que moi. Calendriers surchargés, 3 jours off par mois (dimanches compris), beaucoup (trop) de responsabilités, une charge mentale écrasante, instabilité financière, emploi du temps chaotique. C’était à la fois passionnant et éprouvant. Faut une grande résilience mentale et une solide estime de soi pour maintenir ce rythme de vie. Deux ans de burn-out sans jamais réellement m’arrêter. Je dois avouer que, d’un point de vue égoïste, la pandémie de COVID-19 a été une bénédiction pour moi. J’ai même souhaité, toujours très égoïstement, que cela dure aussi longtemps que possible.

L’échappatoire

Après le discours de Macron, j’appelle ma mère : « Je peux arriver demain matin ? Je préfère être confiné dans les montagnes d’Ariège qu’en pleine capitale! ».
Après avoir raccroché, j’appelle ma copine de l’époque : « Ca te dit qu’on aille se confiner à la montagne ? ».

Deux heures plus tard, nous étions sur la route. J’ai conduit pendant 10 heures, principalement de nuit, sans presque m’arrêter. Nous sommes arrivés à 12h30, trente minutes après le début du confinement. Finalement, nous n’y sommes restés que deux semaines, période initiale du confinement.

Durant cette période, j’ai eu pour la première fois depuis longtemps un temps pratiquement illimité pour moi. J’ai commencé à rêver de voyages, mais cela semblait presque impossible à réaliser à ce moment-là. Je n’envisageais pas de partir à sac au dos au Mexique pour une durée indéterminée, même si les règles liées au virus étaient nettement plus souples.

Cet article ne traite pas du confinement en lui-même. Je vais donc passer les chapitres où j’apprend à faire du pain moi-même et où j’écume tous les livres de cuisine que j’ai à disposition.

2. Mes inspirations Vanlife

Retour case départ, dans mon petit appartement trop grand pour moi, à cuisiner, à manger et à faire des vaisselles. C’est à ce moment-là que j’ai réellement découvert l’univers de YouTube.

Ma vie en Van

Je ne peux pas expliquer précisément comment ni pourquoi, mais je suis tombé sur une vidéo de Florent de Ma vie en van (aujourd’hui Ma vie dans le vent). YouTube m’a recommandé son film de 3h40 intitulé Tout quitter pour vivre sur la route. J’ai cliqué.

J’ai été instantanément séduit. Son accent m’a rappelé immédiatement Les Cowboys Fringants, un groupe folk qui a marqué une partie de mon adolescence. J’ai dévoré toutes ses vidéos pendant le confinement. Sa simplicité, son authenticité et son projet audacieux m’ont fasciné et profondément touché. Il est important de noter qu’à l’époque, la Vanlife n’était pas aussi populaire sur les réseaux sociaux qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il y avait moins de contenu disponible, et le grand public commençait tout juste à s’y intéresser de plus près. Parallèlement, YouTube me recommandait de plus en plus de vidéos liées au mode de vie nomade en véhicule aménagé.

Gregsway

En tant que bon belge, je ne pouvais pas me lancer dans cette aventure sans tomber au moins une fois sur une vidéo de Greg, une figure incontournable dans le domaine aujourd’hui. Il est sans doute l’un des créateurs de contenu qui a le plus inspiré les novices de la Vanlife. Moins poétique que Florent, Greg reste une source majeure d’inspiration et de motivation pour la création de mon projet de fourgon aménagé et de ma chaîne YouTube.

Le chat qui vole

Afin de compléter le trio des personnes m’ayant initié à la Vanlife, je tiens à présenter Félix, de la chaîne Le chat qui vole. C’est un créateur qui a inspiré et aidé de nombreuses personnes à aménager leur véhicule dans la joie et la bonne humeur, avec une bonne dose d’humour. J’ai commencé à regarder ses vidéos bien avant de me lancer dans un projet d’aménagement. C’était tout simplement agréable à regarder, et cela a généré de nombreuses idées de bricolage pour moi. Cela m’a permis de me projeter dans un futur potentiel projet et de me donner un aperçu de ce que ça pourrait impliquer.

Félix a également écrit plusieurs livres, dont Au pied de la lettre, Mon tour de France en passant par Mars. Plus récemment, un guide complet d’aménagement intitulé J’AMÉNAGE MON VAN !

Je ne peux que recommander ce dernier, si vous envisagez d’aménager votre propre véhicule.

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3. Une première expérience

16 juillet 2020 : Je vais au Brico pour acheter 2 planches de bois et de la visserie. En l’espace de trois heures, j’aménage sommairement un lit dans ma Citroën Berlingo. Le Danemark, la Suède et la Norvège sont classés en zone verte, ce qui nous incite à partir sur un coup de tête malgré les tensions dans notre couple. Nous sommes partis ce soir-là même. J’ai emporté avec moi le livre de Florent, Ma vie en van : Pour vivre heureux, vivons légers. A la lecture de celui-ci, sur une plage de Malmö en Suède, c’est le déclic.

19 juillet 2020 : Ça y est, je me décide : je vais m’acheter un fourgon, l’aménager et lancer ma chaîne YouTube. Je me rend compte que j’adore dormir dans mon véhicule, économiser les ressources et être indépendant en voyage.

À notre retour et une rupture plus tard, je commence à scruter les annonces en ligne à la recherche du fourgon qui me conviendrait. En parallèle, je fais l’inventaire de mes affaires, je fais des listes, et je commence peu à peu à partager mon projet avec mes amis.

4. Soutien de mon entourage

Je suis intermittent du spectacle, en tant que régisseur/éclairagiste. Je crée les solutions techniques (principalement numériques) pour faire fonctionner le son, la lumière et la vidéo dans un spectacle. À cette période, j’ai même un rôle de comédien et de marionnettiste tout en faisant la régie depuis le plateau et les coulisses. C’est typiquement le genre de spectacle que j’adore faire, riche en défis techniques. C’est la forme d’art et de spectacle où je m’épanouis le plus. Je ne remercierai jamais assez le Théâtre des 4 mains de m’avoir offert cette opportunité et de m’avoir fait confiance pendant de nombreuses d’années.

J’étais très anxieux à l’idée de leur dire que je m’en allais. J’avais peur de les décevoir et d’être jugé pour mon choix de « Vanlife ». J’en avais fait tout un foin en faisant un mail d’équipe leur signalant que je souhaitais organiser une réunion afin de leur parler de « quelque chose »… Ce doit être mon côté mélodramatique. Leur réaction a été incroyablement émouvante. Ils m’ont encouragé sans relâche, me disant : « Tu as raison! Si j’avais ton âge et moins de responsabilités, je ferais la même chose! » m’ont-ils tous répétés les uns après les autres.

Parallèlement à cela, j’ai eu la chance d’être totalement soutenu par ma mère. En ce qui concerne mes amis, leur réaction a été unanime et positive vis-à-vis de mon projet, tous m’ont vivement encouragé à le concrétiser. Certains ont même qualifié ma décision d’audacieuse, voyant en elle un certain courage à l’idée de tout plaquer pour aller vers un changement de mode de vie aussi radical.

5. A la recherche du fourgon parfait pour me lancer dans la Vanlife

C’était officiel, le voyage était en marche. Je me suis donné un an pour effectuer la transition entre ma vie actuelle et ma future vie en fourgon aménagé. J’ai dû trouver des remplaçants pour mes contrats dans le domaine du spectacle, mettre de l’argent de côté, liquider mes affaires, rendre mon appartement, trouver le fourgon idéal et l’aménager. Comme vous le savez, cela m’a pris bien plus longtemps que prévu.

Après avoir visité quelques véhicules (environ trois ou quatre), j’ai découvert une annonce pour un superbe Fiat Ducato utilitaire de 2008, avec seulement 108 000 km au compteur, vendu à 7 000€. J’ai eu un bon feeling. En me rendant sur place, j’ai immédiatement su que c’était le bon choix. Le lendemain, après l’avoir testé et envoyé de nombreuses photos et vidéos à mon garagiste pour obtenir son avis (je n’y connaissais rien en mécanique !), j’ai pris la décision de l’acheter.

Maintenant que j’allais bientôt acquérir le véhicule, je me suis lancé à la recherche d’un lieu de stockage et d’un espace pour réaliser les aménagements. Tout cela fera l’objet de mon prochain article.